Jeudi 28 septembre 2017 : Table ronde « Valoriser grâce au numérique »

Table organisée dans le cadre de la séance

NUMERIQUE : LE CHAMP DES POSSIBLES

Modérateur : Gaëlle OUVRARD, Responsable des archives municipales et ressources documentaires, Ville de Saint-Nazaire (44).

Présentation des contributeurs :

Hervé Champion : Assistant de conservation à la médiathèque du Rize à Villeurbanne, Hervé Champion « appartient » au réseau de lecture publique de la ville ET au Rize. Titulaire d’un DUT Info-Com option métiers du livre, il est en poste depuis dix ans. Il exerce un rôle de référent multimédia au sein de l’équipe. A ce titre il mène des formations informatiques en direction des publics adultes et a une mission de mise en valeur des cultures numériques (jeux vidéo, tablettes tactiles, internet, électronique et robotique, fablab…) Son poste, plutôt axé sur l’animation que sur la gestion, l’amène à travailler avec les autres  équipes du Rize. Il fait partie de l’ABF (Association des Bibliothécaires de France) et est membre de la commission jeux vidéo en bibliothèque.

« Minecraft est un jeu vidéo d’abord développé au sein d’un studio indépendant, racheté par Microsoft en 2014 pour 2,5 milliards de dollars. Il propose d’évoluer dans un univers cubique, dans lequel la quasi-totalité des blocs ont une dimension de 1m x 1m. Il propose deux modes de jeu : un mode survie, dans lequel le joueur doit explorer son environnement, récolter et combiner des ressources pour se fabriquer des outils et un abri. Dans le mode créatif, le joueur ne meurt pas et a à sa disposition toutes les ressources en nombre limité. Minecraft gagne en intérêt en étant joué sur un serveur en ligne ou local, qui dans ce cas est gratuit. Succès auprès des ados et des adultes, le jeu s’est vendu à plus de 100 millions d’exemplaires en huit ans, sur une multitude de plate-formes (ordinateurs, consoles, smartphones…). Il regroupe une large communauté principalement composée d’adolescents et de jeunes adultes. Certains serveurs en ligne sont dédiés à des projets particuliers, par exemple la construction d’une ville tirée d’un roman (le Mordor du Seigneur des anneaux) ou d’une ville réelle (Lyon). Le Rize propose régulièrement aux ados, depuis environ 1 an et demi, de reconstruire des ouvrages villeurbannais, passés ou présents. L’outil jeu vidéo, le mode coopératif et collaboratif font de Minecraft un support idéal pour les projets avec les scolaires amenés à travailler en coopération, à partager les tâche pour faire ensemble. »

Léna Deschamps-Peugeot (Urban Expé) : Issue de la communication et de la production audiovisuelle et cinématographique Urban Expé imagine des concepts innovants, construits avec et pour leur public. Grâce à une multiplicité d’outils numériques et humains, nous entendons repenser la présentation et l’accès à l’offre culturelle, patrimoniale et historique d’un territoire.

Léna Deshamps-Peugeot a suivi des études de littérature, édition, média et audiovisuel (Master professionnalisant LEMA) à la Sorbonne paris 4 puis un Master de production audiovisuel à l’Institut National de l’Audiovisuel avec un focus sur la problématique de la valorisation des archives dans l’audiovisuel et les nouveaux médias. Elle est aujourd’hui designer d’expérience et chef de projet pour Urban Expé . A ce titre elle participe à la conception, l’organisation et le suivi de projet et travaille sur la narration spatialité , le storytelling touristique et événementiel.

« Le territoire est media. Il se raconte. Pris dans le sillage numérique, il s’intègre dans des narrations hybrides qui apportent des formes inédites de récit spatial. La mise en récit numériqu e du territoire en est une. La narration raconte le territoire existant à travers une couche fictionnelle qui se révèle en situation. Intéressons-nous aux potentialités offertes par cette nouvelle forme de narration pour une mise en valeur
des archives et du patrimoine à travers un cas concret : Car(o)Graff et #Enquêtedimages »

Elodie Belkorchia : Actuellement chargée de la conservation et de la valorisation des fonds aux Archives municipales d’Aubervilliers, son parcours est un mélange d’archivistique, d’audiovisuel et de médiation. Elle a suivi une formation en histoire et en histoire de l’art avant de rejoindre une formation en archivistique, son parcours universitaire se fait en parallèle d’un engagement dans l’éducation populaire. Copilote du groupe médiation <-> archives au sein de l’AAF. Elle intervient également dans le cadre de formations professionnelles et universitaires.

« Long-form, web-documentaire, timeline, géolocalisation, cartes sonores autant de pratiques numériques qui irriguent aujourd’hui les sites internet de nombreuses institutions patrimoniales. Trop compliqué ? Pas adapté aux besoins archivistiques ?
Le numérique met à la disposition des archivistes-médiateurs une palette d’outils à la portée de tous pour réinventer la relation des usagers-internautes aux fonds conservés. Une présentation de quelques outils «gratuits » et faciles à prendre en main pour donner à voir les collections dans leur rapport au temps, à l’espace ou à travers l’image. Trois approches pour renouveler la médiation numérique des services d’archives sans s’éloigner de notre cœur de métier tout en s’appuyant sur les goûts et usages numériques des internautes.« 

Jeudi 28 septembre 2017 : « L’archiviste médiateur de la donnée ? » par Julien Benedetti et Maud Jouve.

Conférence organisée dans le cadre de la séance

VERS DE NOUVEAUX DEFIS

Président de séance : Marie Viard, Responsable du service Archives au Centre de gestion de la Saône-et-Loire (71).

Julien Benedetti est archiviste aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône. Son périmètre d’action s’étend du suivi des données numériques produites par son service (numérisation patrimoniale, SIA) aux projets de numérisation et d’archivage électronique du Conseil départemental.

Ses premières années d’archiviste ont été principalement orientées vers la collecte et l’accompagnement des services. Sa curiosité l’a poussé ensuite à s’ouvrir à la sphère plus large de la gestion de l’information et de la donnée. L’évolution vers le numérique constitue de son point de vue une magnifique opportunité de réviser nos pratiques archivistiques et notre rapport aux publics.

Titulaire d’un master 2 en archivistique, Maud Jouve a souhaité s’orienter dans la gestion d’archives contemporaines au sein du réseau des archives publiques. Ayant développé un vif intérêt pour les enjeux de la production documentaire mixte papier/numérique et pour les problématiques liées à l’archivage électronique, elle est actuellement en poste aux Archives municipales de Marseille comme chargée du suivi des projets de dématérialisation et d’archivage électronique.

La sensibilisation des décideurs, des collaborateurs et des services producteurs à la nécessité d’une « culture de la donnée » est l’un des axes de réflexion qui lui tiennent désormais à cœur.

 

Résumé de l’intervention et problématique soulevée

Dans un premier temps principalement portée sur les enjeux et les modalités de la collecte et de la pérennisation des données numériques, la réflexion de la profession s’oriente désormais sur la problématique de la communication et de la valorisation des données. Se pose donc la question de leur médiation auprès de différents publics.

Les archivistes sont-ils légitimes et compétents comme médiateurs de la donnée ?

Tout d’abord nous montrerons que les archivistes ne semblent pas aujourd’hui identifiés comme médiateurs de la donnée. Nous poursuivrons en tentant de démontrer pourquoi et comment l’archiviste doit se saisir de ce rôle malgré des obstacles réels, tout en déconstruisant des blocages fantasmés par la profession. Enfin, nous proposerons un certain nombre d’exemples de modes de médiation de la donnée pouvant s’inscrire dans les activités des archivistes.

Les suivre sur Twitter : @maud_stark & @macgraveur

Jeudi 28 Septembre 2017 – Présentation de la table ronde : « Entre communication et valorisation, usages des réseaux sociaux »

Table ronde organisée dans la cadre de la séance

NUMÉRIQUE : LE CHAMP DES POSSIBLES

Modérateur : Gaëlle OUVRARD, Responsable des archives municipales de Saint-Nazaire (44).

Présentation des contributeurs :

Catherine BERNARD est directrice adjointe aux Archives municipales de Toulouse et trésorière de l’AAF depuis 2016 :

« L »archiviste, communiquant numérique : un état d’esprit à cultiver »

« Archiviste en 2017 ? C’est être un communiquant, et un communiquant numérique. Tous webmestres, gestionnaires de communauté, administrateurs de données pour publier et partager l’information ? Dans un monde hyper connecté, ce qui n’est pas digital n’existe pas ? L’archiviste aujourd’hui est un chef de projet qui, pour répondre aux besoins des utilisateurs, toujours plus exigeants, s’appuie sur une stratégie de communication, rédige des contenus percutants et construit des programmes numériques. »

Sonia DOLLINGER, Directrice du patrimoine culturel de la ville de Beaune :

Sonia Dollinger est Directrice du Patrimoine culturel de la ville de Beaune depuis 2008 et directrice des Archives municipales depuis 2001. Elle est titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine et d’un DESS Histoire et métiers des Archives obtenu à l’Université d’Angers. La sauvegarde et la valorisation des archives auprès des publics les plus variés sont ses deux combats principaux, c’est pourquoi elle est très présente sur les médias sociaux (blog Archives et culture pop’). En tant que directrice du Patrimoine culturel et des archives, elle a mis en place les réseaux sociaux dans ses services. Les Archives de Beaune sont dotées de facebook, twitter, instagram, flickr, youtube et d’un blog sur wordpress. Le service participe activement à la museumweek.

« L’image des services patrimoniaux et notamment des archives est encore attachée à des clichés passéistes (poussière, immobilisme). Forts de ce constat, certains services ont pris le problème à bras le corps en investissant les réseaux sociaux, excellents vecteurs de médiations et offrant une visibilité auprès de publics très diversifiés. Intégrer l’utilisation des réseaux sociaux au fonctionnement du service et à sa démarche de valorisation demande une attention de tous les instants. Il faut intégrer l’utilisation des réseaux dans son quotidien afin de valoriser chaque tâche archivistique. Cette démarche demande au préalable une étude des publics touchés et des bilans réguliers. On s’aperçoit, en effet, que chaque réseau social touche des publics différents et complémentaires. Cette valorisation virtuelle apporte de nombreux avantages en termes d’image du service (dynamisme, accessibilité à tous publics, ouverture, ancrage dans son époque…) qui permet aux publics de s’approprier les archives comme faisant partie de leur histoire mais aussi de leur vie quotidienne. A côté de cela, des initiatives privées (solitaires puis collectives) comme la création du blog Archives et culture pop’ permettent de montrer combien les références aux archives sont nombreuses dans tous les domaines de la culture populaire (séries, jeux vidéos, thrillers, bande dessinée) et de démontrer que rien n’est plus moderne que les archives. »