Ce matin à 8h, Catherine Bernard, trésorière de l’AAF est venue parler du colloque dans les studios de France Bleu Béarn.
Son interview est à retrouver en podcast sur le site de https://www.francebleu.fr/bearn.
Ce matin à 8h, Catherine Bernard, trésorière de l’AAF est venue parler du colloque dans les studios de France Bleu Béarn.
Son interview est à retrouver en podcast sur le site de https://www.francebleu.fr/bearn.
Table organisée dans le cadre de la séance
NUMERIQUE : LE CHAMP DES POSSIBLES
Modérateur : Gaëlle OUVRARD, Responsable des archives municipales et ressources documentaires, Ville de Saint-Nazaire (44).
Présentation des contributeurs :
Hervé Champion : Assistant de conservation à la médiathèque du Rize à Villeurbanne, Hervé Champion « appartient » au réseau de lecture publique de la ville ET au Rize. Titulaire d’un DUT Info-Com option métiers du livre, il est en poste depuis dix ans. Il exerce un rôle de référent multimédia au sein de l’équipe. A ce titre il mène des formations informatiques en direction des publics adultes et a une mission de mise en valeur des cultures numériques (jeux vidéo, tablettes tactiles, internet, électronique et robotique, fablab…) Son poste, plutôt axé sur l’animation que sur la gestion, l’amène à travailler avec les autres équipes du Rize. Il fait partie de l’ABF (Association des Bibliothécaires de France) et est membre de la commission jeux vidéo en bibliothèque.
« Minecraft est un jeu vidéo d’abord développé au sein d’un studio indépendant, racheté par Microsoft en 2014 pour 2,5 milliards de dollars. Il propose d’évoluer dans un univers cubique, dans lequel la quasi-totalité des blocs ont une dimension de 1m x 1m. Il propose deux modes de jeu : un mode survie, dans lequel le joueur doit explorer son environnement, récolter et combiner des ressources pour se fabriquer des outils et un abri. Dans le mode créatif, le joueur ne meurt pas et a à sa disposition toutes les ressources en nombre limité. Minecraft gagne en intérêt en étant joué sur un serveur en ligne ou local, qui dans ce cas est gratuit. Succès auprès des ados et des adultes, le jeu s’est vendu à plus de 100 millions d’exemplaires en huit ans, sur une multitude de plate-formes (ordinateurs, consoles, smartphones…). Il regroupe une large communauté principalement composée d’adolescents et de jeunes adultes. Certains serveurs en ligne sont dédiés à des projets particuliers, par exemple la construction d’une ville tirée d’un roman (le Mordor du Seigneur des anneaux) ou d’une ville réelle (Lyon). Le Rize propose régulièrement aux ados, depuis environ 1 an et demi, de reconstruire des ouvrages villeurbannais, passés ou présents. L’outil jeu vidéo, le mode coopératif et collaboratif font de Minecraft un support idéal pour les projets avec les scolaires amenés à travailler en coopération, à partager les tâche pour faire ensemble. »
Léna Deschamps-Peugeot (Urban Expé) : Issue de la communication et de la production audiovisuelle et cinématographique Urban Expé imagine des concepts innovants, construits avec et pour leur public. Grâce à une multiplicité d’outils numériques et humains, nous entendons repenser la présentation et l’accès à l’offre culturelle, patrimoniale et historique d’un territoire.
Léna Deshamps-Peugeot a suivi des études de littérature, édition, média et audiovisuel (Master professionnalisant LEMA) à la Sorbonne paris 4 puis un Master de production audiovisuel à l’Institut National de l’Audiovisuel avec un focus sur la problématique de la valorisation des archives dans l’audiovisuel et les nouveaux médias. Elle est aujourd’hui designer d’expérience et chef de projet pour Urban Expé . A ce titre elle participe à la conception, l’organisation et le suivi de projet et travaille sur la narration spatialité , le storytelling touristique et événementiel.
« Le territoire est media. Il se raconte. Pris dans le sillage numérique, il s’intègre dans des narrations hybrides qui apportent des formes inédites de récit spatial. La mise en récit numériqu e du territoire en est une. La narration raconte le territoire existant à travers une couche fictionnelle qui se révèle en situation. Intéressons-nous aux potentialités offertes par cette nouvelle forme de narration pour une mise en valeur
des archives et du patrimoine à travers un cas concret : Car(o)Graff et #Enquêtedimages »
Elodie Belkorchia : Actuellement chargée de la conservation et de la valorisation des fonds aux Archives municipales d’Aubervilliers, son parcours est un mélange d’archivistique, d’audiovisuel et de médiation. Elle a suivi une formation en histoire et en histoire de l’art avant de rejoindre une formation en archivistique, son parcours universitaire se fait en parallèle d’un engagement dans l’éducation populaire. Copilote du groupe médiation <-> archives au sein de l’AAF. Elle intervient également dans le cadre de formations professionnelles et universitaires.
« Long-form, web-documentaire, timeline, géolocalisation, cartes sonores autant de pratiques numériques qui irriguent aujourd’hui les sites internet de nombreuses institutions patrimoniales. Trop compliqué ? Pas adapté aux besoins archivistiques ?
Le numérique met à la disposition des archivistes-médiateurs une palette d’outils à la portée de tous pour réinventer la relation des usagers-internautes aux fonds conservés. Une présentation de quelques outils «gratuits » et faciles à prendre en main pour donner à voir les collections dans leur rapport au temps, à l’espace ou à travers l’image. Trois approches pour renouveler la médiation numérique des services d’archives sans s’éloigner de notre cœur de métier tout en s’appuyant sur les goûts et usages numériques des internautes.«
Table ronde organisée dans le cadre de la séance
TRANSMETTRE ET CONVAINCRE
Modérateur : Anne-Sophie HONNET, Responsable service Archives de la Communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne, des archives municipales de Pontault-Combault et de Roissie-en-Brie (77).
Présentation des contributeurs :
Sandrine Mahéo-Perron a rejoint l’équipe des Archives de Nantes Métropole en septembre 2012. En novembre 2014, à la suite de la mutualisation des services d’archives des deux collectivités, elle est repositionné au sein du tout nouveau pôle collecte et prend le rôle de l’e-archiviste pour les deux collectivités : elle travaille notamment avec le département des ressources numériques sur les questions liées à l’identification et à la préservation des données et elle participe à l’information et la sensibilisation des agents sur les problématiques de l’archivage papier et électronique.
Nadège Fayolle a été recrutée aux Archives municipales de Montpellier en 2010. En tant qu’adjointe à la responsable des archives contemporaines, elle a alors pris part à l’organisation de la collecte, au tri, au classement, à la conservation et à la communication des archives. En 2013, elle devient responsable de l’Information de la Ville et des archives électroniques ; poste qu’elle occupe depuis. A ce titre, elle organise et met en œuvre la politique de records management et d’archivage électronique de la collectivité. Elle se consacre donc à l’identification des records, la mise en place de procédures sur la gestion des documents électroniques, la formation des services, l’accompagnement de projets de dématérialisation et de gestion des documents électroniques.
Valérie HUGEL a rejoint les Archives de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg en 2007 en tant qu’archiviste au département collecte et relations aux services versants. Rattrapée par le numérique, elle devient e-archiviste en 2016 et supervise le déploiement du système d’archivage électronique de la collectivité. Elle participe activement à la structuration de la production numérique et accompagne les projets de dématérialisation portés par les collectivités.
En parallèle, elle met en œuvre de nombreuses actions de sensibilisation, de formation et de communication sur les questions de gestion de l’information et d’archivage électronique.
Conférence organisée dans le cadre de la séance
DE LA MEDIATION A LA NEGOCIATION
Président de séance : Julien OLEZYC, Directeur adjoint des Archives municipales d’Amiens (80).
Présentation des contributeurs :
Martine Cardin est professeure titulaire au Département des sciences historiques de l’Université Laval, où elle enseigne depuis 1988 et assure la direction des programmes d’archivistique. Parmi ses recherches, mentionnons un projet de mise en valeur d’archives orales numériques sur la Ville de Québec. Elle a été également co-chercheuse du groupe InterPARES2 et a dirigé son équipe sur la production et la maintenance des documents d’archives. Depuis quelques années, elle s’intéresse aux modalités d’exploitation documentaire à l’ère numérique et à leurs impacts sur la gouvernance des systèmes d’archives. C’est dans cette optique qu’elle s’intéresse actuellement à la valorisation et à la conservation des archives québécoises de la publicité.
Christian Desîlets est professeur agrégé au Département d’information et de communication de l’Université Laval où, depuis 2006, il enseigne la publicité sociale. Spécialiste de la mise en marché des causes sociales, ses recherches se situent à l’intersection de la sociologie de l’action publique et de la communication marketing. Elles portent notamment sur la manière dont les promoteurs de causes sociales représentent au public les problèmes sociaux et publics dont ils s’occupent, et sur les stratégies de réception par lesquelles leurs différents publics traitent les messages qui cherchent à les influencer. Auparavant, il a travaillé dans les secteurs public et privé, et notamment au sein de Cossette communication-marketing dont il a été le vice-président
directeur général du bureau de Québec.
À l’heure actuelle, les archives dorment dans des dépôts où elles sont largement sous-exploitées. Le paradoxe est que l’on dépense des sommes colossales dans leur conservation à long terme sans pour autant consentir des investissements conséquents dans leur valorisation. De fait, bien que la valeur d’existence des archives ne soit plus à démontrer, leur valeur économique n’est pas évidente à saisir. Les producteurs et la société en général se privent d’une ressource extrêmement riche pour supporter leur gouvernance, favoriser le développement et la circulation de leurs connaissances ou participer à la construction des représentations fondatrices de leur identité culturelle. D’un point de vue durable, le problème est qu’on arrive difficilement à recycler et réinsérer les archives dans les structures d’activités de la société. La difficulté semble tenir plus à une mauvaise mise en marché des documents auprès des clientèles d’usagers qu’à la reconnaissance de leurs valeurs. Traditionnellement la tendance a été de s’attacher à valoriser les archives pour elles-mêmes sans se soucier de leurs usages. Or, le modèle marketing inverse cette perspective et invite à penser la mise en valeur des archives en fonction des besoins qu’elles peuvent satisfaire. Cette communication présente les grandes lignes du projet MÉDIAS actuellement conduit à
l’Université Laval sous la direction des professeurs Martine Cardin et Christian Desîlets.
MÉDIAS est un projet de médiation culturelle dédié au développement des principes de
l’archivistique participative en prenant pour objet d’expérimentation les archives de la publicité. MÉDIAS assoit à une même table des chercheurs, des étudiants, des institutions gardiennes d’archives et leurs usagers ainsi que des représentants de l’industrie du monde publicitaire et des TI. Ensemble, ils développent des stratégies de valorisation orientées usagers plutôt que document. Ils mettent l’emphase sur l’insertion des archives dans les schèmes de pratiques de leurs utilisateurs plutôt que sur la description des documents. Ils s’intéressent aux modalités par lesquelles il est possible d’associer les chercheurs à la valorisation de leur sources tout en balisant leurs droits et pratiques d’accès. MÉDIAS entend ainsi concevoir les cadres théoriques et pratiques d’une archivistique participative apte à intégrer l’input de l’usager à toute la chaine de
production de valeur (contextes de production/exploitation) des documents.
Conférence organisée dans le cadre de la séance
VERS DE NOUVEAUX DEFIS
Président de séance : Marie Viard, Responsable du service Archives du Centre de gestion de la Saône-et-Loire (71).
Présentation :
Raymond Ruot, chargé du service éducatif des Archives de Marseille (13) : Ayant fait des études de droit et occupé plusieurs emplois dans le privé, Raymond Ruot intègre les Archives de Marseille en février 2001. Ayant occupé différents postes administratifs au sein du service, il prend en charge le service éducatif en 2006. Tout en
accomplissant sa mission première et avec l’accord de sa direction, il développe dès lors diverses expériences auprès de publics dits « empêchés » et tout en élaborant différentes méthodes d’accès au savoir.
« L’identification de ressources pour une meilleure compréhension des événements chez les jeunes. »
Le service éducatif des Archives de Marseille a pour vocation de travailler avec les enfants dans le but de les sensibiliser à la richesse de leur patrimoine. En lien avec le rectorat, il assure une offre historique et culturelle aux enseignants et à leurs élèves. Les Archives de Marseille prennent également en compte dans la valorisation culturelle et éducative de leurs fonds, la nécessité de se rapprocher des populations marginalisées. Au service du lien social, le service éducatif œuvre dans ce sens sans faire concurrence aux autres domaines d’intervention mais au contraire en offrant un complément historique et culturel aux questions de réinsertion, de solidarité entre les groupes sociaux ou les générations. Les archives publiques sont liées par nature à l’exercice de la citoyenneté. C’est la raison pour laquelle le service éducatif des Archives municipales s’attache depuis plusieurs années à étendre ses interventions vers différents publics. Par ces expériences, nous avons constaté le besoin qu’ont les individus d’une approche de la citoyenneté qui les ramène à la réalité de leur vécu, ainsi qu’à la difficulté de la relation aux autres. Les archives, par l’Histoire qu’elles véhiculent, celle du quotidien des Marseillais à différentes époques, sont un outil efficace d’intégration qui permet de comprendre le destin commun de toute une population. Les événements du passé font écho à ceux d’un présent parfois difficile à vivre pour certains individus, mais ils expliquent que l’esprit d’initiative et de responsabilité ont bousculé bien des parcours de vie.
Depuis 2011, des stages de composition pénale ont lieu aux Archives à destination de jeunes délinquants sous main de justice. Le succès de cette opération repose sur une dynamique croisée culture -éducation-social et justice autour des questions concernant la délinquance.
Après avoir dressé le bilan de différentes action menées envers ce public, il sera question dans la seconde partie de cette intervention de relever les nouveaux défis de la médiation en Archives notamment en explorant en ce qui concerne les questions de ruptures de liens, de décrochages et de radicalisations des jeunes.
Table ronde organisée dans le cadre de la séance
L’ARCHIVISTE, CE MEDIATEUR QUI S’IGNORE
Modérateur : Elodie Belkorchia, chargée des pôles conservation et valorisation patrimoniales, gestion et communication des fonds iconographiques, audiovisuelles et numériques, Archives municipales d’Aubervilliers (93)
Médiateur / archiviste : un choc de cultures professionnelles ?
Au Rize de Villeurbanne comme aux archives municipales de Saint-Étienne, les actions de médiation sont coordonnées et animées par des médiateurs non-archivistes, travaillant au sein d’un pôle d’activité dédié. Leur formation, leurs missions, leurs préoccupations sont bien différentes de celles de leurs collègues : entre professionnels chargés des « 4C » ou de la valorisation, on ne parle pas toujours la même langue dans les services d’archives ! Mais doit-on pour autant renvoyer chacun à sa spécialité ? Ce croisement des approches est plutôt à envisager comme une manière d’enrichir les projets culturels et de médiation, de leur donner une autre dimension. Existe-t-il une « recette » pour un « projet idéal », dans lequel médiateur et archiviste trouvent chacun leur juste place ?
Regards de deux médiatrices sur leur travail en archives : Géraldine Zamant, chargée de la médiation au Rize et membre du conseil d’administration de Médiation culturelle association, et Céline Soutif, responsable des actions culturelles et éducatives aux archives de Saint-Étienne.