Table ronde 5 du 4 juin 09h45 : Contribution d’Elodie Belkorchia ( Archives municipales d’Aubervilliers)

Valorisation des fonds, une mutation dans le temps long

Depuis plus de 30 ans, la loi de juillet 1983 (n°83-663) ajoute à l’obligation de conservation, celle de « mise en valeur ».  Quelle réalité se cache derrière cette notion de mise en valeur ? Une réalité archivistique riche et plurielle qui gagnerait à être plus visible. En 2010, les services d’archives communaux et intercommunaux réalisent 300 expositions et accueillent 165 000 visiteurs dont 23 120 scolaires, collaborent avec des artistes dans le cadre de résidences, de lectures d’archives…

Les archivistes sont au cœur des pratiques culturelles. Les pratiques de valorisation, bien au-delà de la « mise en valeur », font parties des actions quotidiennes de nombre d’entre nous. Fort de notre savoir faire, de l’expérience accumulée, les archivistes doivent revendiquer cette part non négligeable de leur activité qui donne de la visibilité au reste de la chaine archivistique en mettant en lumière le temps long du travail de l’archiviste et en dépoussiérant les clichés. La place accordée aux archives dans le cadre de la consultation pour l’éducation artistique et culturelle (EAC) menée en 2012-2013 réaffirme que cette mutation n’est pas toujours évidente pour nos tutelles.

La diversité des formes de valorisation permet de donner de la visibilité à l’ensemble des fonds (long traine) et donne à voir la diversité de nos actions (traitement d’un fonds, numérisation, recherche thématique). L’institution, service ressources pour ses utilisateurs, propose à son tour un regard historiquement construit sur ses fonds.  En ce sens, elle crée de nouveau lien avec ses publics dans l’objectif d’animer une communauté virtuelle mais aussi d’ouvrir à de nouveaux usages les salles de lectures de nos services (création de lien social, échanges intergénérationnels). La valorisation est également un outil pour la reconnaissance de nos actions et un levier pour l’obtention de nouveaux moyens. Elle participe également à la redéfinition du profil de l’archiviste à la fois concepteur, médiateur mais aussi communicant.